
Carottes et poireaux d’hiver : une histoire de sol, d’eau et de patience…
La durée de jour durant les mois de décembre, janvier et février est trop courte pour la majorité des légumes. En hiver, les légumes entrent en repos végétatif. Ceux qui ne craignent pas le gel ne meurent pas mais ne croissent plus. Les carottes et poireaux peuvent, notamment, rester dans le sol tout l’hiver mais leur croissance doit être achevée en novembre, tout du moins bien avancée.
En revanche, tous les légumes craignent l’excès d’eau. L’hiver dernier a été très humide et notre sol très argileux draine mal l’eau en surplus. Nos carottes et poireaux sont restés « les pieds dans l’eau » plusieurs semaines et ont fini par pourrir. Voilà pourquoi nous n’avons plus de carottes ni de poireaux depuis fin janvier.
Nous creusons progressivement des mares et des tranchées de drainage et nous rehaussons nos planches de culture afin d’évacuer plus rapidement l’eau en surplus. Nous espérons ainsi éviter le phénomène de pourriture l’hiver prochain.
Concernant les carottes, nous avons essayé à ce jour 6 variétés différentes sans succès pour tenter de récolter des carottes nouvelles dès avril. Notre sol argileux est compact. La majorité des variétés de carottes n’arrivent pas à se développer dans ce sol lourd et certaines n’arrivent même pas à germer car les sols argileux mettent longtemps à se réchauffer, même sous serre.
Nous intégrons, année après année, du compost dans le sol pour l’alléger et nous pratiquons dorénavant la prégermination des graines dans la maison avant de semer. Nous espérons ainsi réussir l’année prochaine des carottes primeurs dès avril !
Pour les poireaux, le maître mot est anticipation. Le cycle de croissance des poireaux d’hiver est de 8 mois à 1 an ! Les semis se font en début d’année, la plantation en terre en juin/juillet pour une récolte à partir de novembre ! Nous avons donc déjà commencé les cultures de l’hiver prochain.
Comme vous le constatez, nous devons nous adapter à la nature. Il faut faire preuve d’imagination et expérimenter différentes pratiques sans garantie de résultats. C’est ce qui fait le charme de notre métier de maraîcher bio !



