
Chaleur extrême et sécheresse : les défis du maraîcher
Après une année 2024 record en terme de précipitations, l’année 2025 prend la direction toute opposée. Après un mois de janvier plutôt pluvieux, les mois se sont succédé avec un déficit de pluie ; le mois de juin atteignant un paroxysme puisque, en plus de la sécheresse, des températures extrêmement élevées ont été atteintes (jusqu’à 40°C). Difficile de nier, dans ces conditions, le dérèglement climatique qui s’accélère !
Quels sont les impacts pour le maraîcher et quelles sont les solutions pour s’adapter à ces conditions extrêmes ?
Pour faire face à la sécheresse, il suffit d’arroser ! Sauf, qu’avec les températures actuelles et le vent d’Est, l’évaporation est à son maximum.
Pour optimiser notre consommation d’eau et limiter l’évaporation, toutes nos cultures sont paillées. Seuls les semis denses (carottes, navets, radis) et les poireaux qui ont besoin d’être butés plusieurs fois, ne sont pas couverts *. Ensuite, nous arrosons le soir une fois le soleil bas à l’horizon ou, mieux encore, tôt le matin avant 7h00. Toutefois, ces pratiques fonctionnent tant que la réserve en eau dans le sol est encore présente. Or, avec les déficits de pluie des derniers mois, les restrictions de prélèvement commencent à apparaître. Nous avions anticipé les périodes de sécheresse en nous dotant d’une citerne souple de 300 m³, permettant de stocker l’eau lorsqu’elle est abondante, sans aucune perte par évaporation. Cela nous apporte une autonomie d’environ 2 mois mais nous angoissons car l’été est à peine démarré et cela fait déjà un mois que nous n’avons plus de précipitations ! Notre réserve nous permettra t’elle de tenir tout l’été ?
La seconde problématique qui est beaucoup plus sournoise est le niveau de température, extrêmement élevé. Chaque plante possède une température au-delà de laquelle elle meurt, même sans aucun manque d’eau. Et la majorité des plantes « bloquent » toute croissance et fertilité au-dessus 35°C. Donc, même si elle ne meurt pas, la plante ne se développe plus et ne donne plus de fruits ni de légumes. Au vu des températures de cette fin juin, la production des courgettes, tomates, aubergines, … risquent de s’écrouler alors que les mois de juin, juillet et août sont cruciaux pour les maraîchers.
Comment lutter contre ces chaleurs extrêmes ?
Pour les serres, on peut les « blanchir » en apposant une peinture blanche. Les appareils de dépose automatique sont malheureusement onéreux et la quantité de travail requise pour le faire à la main n’est pas compatible avec la charge de travail du printemps et de l’été !
Par ailleurs, il n’y a rien à faire pour les cultures de plein champ. Sauf planter des arbres pour avoir de l’ombre sur les cultures, mais les arbres que nous avons plantés fin 2023 sont tous en train de dépérir !
Nous croisons donc les doigts et espérons que cet épisode caniculaire sera le dernier de la saison et que les dégâts seront raisonnables. Mais nous sommes vraiment inquiets. Tous ces mois de labeur risquent d’être anéantis du fait du réchauffement climatique. Peut-être que cette canicule augmentera la prise de conscience de tout à chacun et que de nombreuses personnes se mettront en action dès à présent pour limiter le dérèglement climatique. Nous l’espérons fortement ! Il faut à tout prix, éviter que des canicules comme celle de ce mois de juin, deviennent la norme dans les années à venir !
* Pour les choux, nous effectuons 2 étapes de pépinière afin de pouvoir mettre en terre profondément au champ des choux bien développés ne nécessitant pas de buttage. Nous pouvons ainsi les implanter sur une planche paillée.



