L’actu de la Prairie – Avril 2025

La Stratégie Limaces

Les mois d’avril et de mai sont les mois de plantations par excellence. Les beaux jours de ces dernières semaines étaient une invitation à mettre les mains dans la terre. Alors quelle déception de découvrir, quelques jours plus tard, ses plants ravagés par les limaces ou escargots !

Nous vous proposons de vous présenter dans les lignes ci-dessous la stratégie de Ça vit dans la Prairie pour s’adapter à ces gastéropodes.

Avant de mettre en place tout un arsenal de mesures anti-limaces, intéressons-nous aux éventuels bienfaits de ces mollusques.

Ils font, en fait, partie des nombreux décomposeurs de matière organique et participent à ce titre à la formation d’humus dans la terre. De plus, ils nourrissent le sol en déposant leur mucus très riche.

S’ils ne s’attaquaient pas aux jeunes plants, ce serait donc de parfaits alliés des maraîchers !

Malheureusement ils peuvent être très voraces et réaliser d’importants dégâts dans les cultures. C’est pourquoi nous cherchons à limiter l’impact de leurs attaques sans toutefois viser leur extinction.

La première stratégie est d’orienter les gastéropodes vers d’autres nourritures que nos cultures. Les jeunes plants sont certes un mets de choix pour eux mais ils préfèrent encore plus de la matière végétale fraîche qui commence à se décomposer. Ils aiment particulièrement les brassicacées (navets, choux, roquettes, …). C’est pourquoi, nous déposons dans les passe-pieds, proches de nos jeunes plants, des feuilles fraîches de choux ou de navets pour détourner leur attention.

La seconde stratégie est d’implanter en terre des plants les plus vigoureux possibles. Nous évitons les semis directs en terre et privilégions le développement des plants pendant plusieurs semaines dans notre pépinière en agrandissant progressivement les contenants de culture (mini-motte puis godet puis pot) afin d’obtenir un plant robuste. Une fois en terre, ce dernier atteindra plus rapidement la taille critique à partir de laquelle il ne sera plus sensible aux gastéropodes et il pourra supporter quelques dégâts sans craindre pour son intégrité.

La dernière stratégie est de favoriser, à proximité des cultures, le développement des auxiliaires qui se nourrissent de gastéropodes ou de leurs œufs. Pour cela nous développons nos haies pour abriter hérissons et carabes et avons implanté 4 mares pour héberger grenouilles et crapauds. En attendant que cet écosystème se déploie, nous utilisons encore, avec beaucoup de parcimonie, les granules bleues (phosphate ferrique) qui sont autorisées en bio mais qui peuvent être nocif pour le sol en grande quantité.

Ces mesures ne préviennent, toutefois, nullement 100 % des prédations et nous devons accepter un peu de perte. Nous prévoyons donc systématiquement 20 à 30 % de plants supplémentaires à nos besoins et remplaçons ceux qui ne survivent pas aux attaques.

Avec ces pratiques, nous arrivons à cohabiter avec les limaces et escargots et ne passons pas nos nuits à aller les « récolter » sous des planches ou des tuiles posées çà et là afin de les piéger ☺

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